par YOUM » Ven 05 Oct 12, 23:53
Voilà un vrai bon résumé lucide des maux Mayenno-mayennais ...
Ligue 2. Laval : Franck Signorino : « Peut-être un peu de laxisme »
Football mardi 22 mai 2012
Franck Signorino s’apprête à tirer sa révérence à Laval.
Le Stade lavallois qui a terminé sur une défaite à Clermont (2-0), avait assuré son maintien depuis quelque temps. Franck Signorino, 30 ans, dix ans chez les pros derrière lui, et meilleur joueur de la saison, dresse le bilan de ses neuf mois passés à Laval.
Laval 16e de L2, cela vous inspire quoi ?
Laval en L2, on a un peu l’impression que c’est le miracle permanent. Le club n’a pas un gros budget, est face à des équipes qui descendent de L1. La ville n’a pas non plus le pouvoir d’attraction de la Côte d’Azur, de grosses agglomérations. Par rapport à ça, on se dit que la L2, c’est bien. L’objectif, ce doit être le maintien, la stabilisation du club. Il faut être réaliste.
Que faudrait-il pour viser plus haut ?
On ne monte pas avec des millions en plus, mais ça aide bien. Il faudrait plus de budget, conserver des joueurs clés, recruter des éléments amenant une plus-value, et voir sur la 2e, 3e année d’un groupe qui fonctionne bien. On avait aussi un effectif restreint. Quand il y a eu deux ou trois absents, cela a mis le coach dans la m… Il alignait les joueurs physiquement aptes, pas celui qui était meilleur que l’autre. On a manqué d’éléments venant de la CFA2 qui auraient pu taper à la porte.
Où situiez-vous cette équipe ?
Entre la 7e et la 11e place. En même temps, parler d’accession, non. On ne gagnait jamais par plus d’un but d’écart, on était toujours à l’arraché. Et on n’a jamais trouvé la bonne carburation sur la 2e partie de saison, avec un mois de mars terrible.
C’est le tournant de la saison ?
Pour moi, c’est surtout le match à Monaco. Si on gagne, on se replace dans le haut. On mène ce match contre une équipe qui ne montre rien, on prend un but casquette, et on perd en 2e période. On ne faisait plus rien, mais quand on voit qu’on ne peut pas gagner, il faut savoir ne pas perdre. Cela nous a mis dans le doute, et cela a lancé la mauvaise dynamique de mars. Idem à Arles. En perdant, on s’est retrouvé à livrer des matches sous pression contre Nantes, Sedan.
Cette équipe, ce club, manquent-ils d’ambition, de caractère ?
C’est clair qu’il n’y a pas de pression extérieure ici, Que Laval perde ou gagne, au niveau national, ça ne change rien. À Nantes, tu perds, tout le monde est à l’affût. Il n’y a pas de pression du public non plus. Les gens aiment le foot, mais tu as le sentiment qu’il n’y aura pas plus de monde si tu joues le podium, ou que tu es en difficulté. Certains joueurs, pas moi, ça ne même gêne pas d’évoluer dans un stade un peu insalubre, ont besoin de sentir la ferveur pour être boostés.
Y a-t-il assez d’exigence de la part du staff, des joueurs eux-mêmes ?
Le coach veut faire passer un message par le jeu, d’autres ont davantage un profil de meneur d’homme. Mais le groupe manquait sans doute d’aboyeur, de recadreur. Il y avait peut-être un peu de laxisme, une tendance à se laisser aller. C’était à certains, dont moi, de mieux faire passer le message, notamment en étant plus derrière les jeunes. Sur ce que l’on demande sur le terrain, sur la façon d’appréhender les événements, sur les horaires. Si une séance commence à 10 h, ce n’est pas à 10 h 02. Quand on doit mettre les buts en place, c’est tout de suite, pas en discutant cinq minutes avant. Il faut aussi être capable de mettre ses états d’âme de côté. Souvent, le mental fait la différence. On voit que les Rémois ont été portés par leur dynamique du début de saison. Ensuite, ils se sont accrochés.
Recueilli
par Dominique FAURIE.