désolé ce n'est que Kéru91...
Source Ouest-France:Les bras d’honneur adressés par François Ciccolini, l’entraîneur du Stade lavallois, vers les tribunes, vendredi 1er février 2019, font réagir. Certains réclament son départ. Le club, lui, n’a pas commenté la situation, et ne condamne pas Ciccolini.
Vendredi 1er février 2019, malgré une victoire 4-3 du Stade lavallois face à Drancy, la rencontre a été marquée par les bras d’honneur adressés par l’entraîneur François Ciccolini à l’encontre de supporteurs. Un nouveau dérapage pour l’éducateur. Si son départ est réclamé par certains, le club, lui, ne dit mot. Alors, doit-il rester ou partir ? On en débat.
Virer Ciccolini ? Pourquoi ?François Ciccolini a dérapé. Sa glissade hivernale est moins grave que celle de l’été. Ses gestes, déplacés, avérés, condamnables, sont une réaction d’humeur d’un homme au sang chaud. Ils s’adressaient, selon certains, à un spectateur qui l’a insulté derrière son banc tout le match. Pour d’autres, à toute la Mayenne.
Plus vraisemblablement, à la très infime minorité d’un maigre public ayant réclamé sa démission, celle des dirigeants, la construction d’un nouveau stade, et on ne sait quoi encore. Ce n’est pas tout Le Basser qui a voulu le départ du coach.
« Il faut déjà que la fédération se saississe du dossier »
Ses dirigeants, eux, vont le soutenir. Comme ils l’ont fait contre vents et marées en août. Alors que Laval joue ses dernières cartouches pour la montée, ils ne vont pas l’évincer. Ciccolini pourrait être sanctionné par la fédération ? Il faut déjà qu’elle se saisisse du dossier, sur la preuve d’un rapport du délégué, ou d’images.
Or ledit délégué n’a rien notifié dans ses observations d’après-match. Il faut ensuite qu’elle retienne la faute de l’entraîneur. Si c’est le cas, le sursis dont il bénéficie pourrait tomber. Laval a trouvé la parade, et elle avait réussi à l’automne, avec l’intérim de Braud sur le banc. En Allemagne, pour un doigt d’honneur, le pourtant très classe Carlo Ancelotti avait écopé… d’une amende de 5 000 €.
Reste ensuite le fond. Quelques cris d’orfraies montent, parfois poussés par les mêmes qui critiquaient le côté trop institutionnel, pas assez rentre-dedans, des Hinschberger, Zanko. On rappelle les fantômes du passé, on convoque les grandes heures, l’éthique, l’image, les valeurs. Comme si le football pro pouvait encore s’en accommoder, ou avait érigé ces points en modèles.
« Engager un bras de fer contre un bras d'honneur »Ciccolini a commis une erreur. Qu’il la paye, financièrement au club, ou en allant s’excuser auprès de jeunes footballeurs, ou en les encadrant pour quelques entraînements. Que Laval le congédie, après avoir passé l’éponge sur ses menaces physiques, n’aurait guère de sens.
À coups de résultats, d’attitudes enfin irréprochables, il suffit de faire oublier à une partie du public ce geste. Engager un bras de fer contre un bras d’honneur, en quelque sorte.
Garder Ciccolini ? IntenableL’image, qu’on le veuille ou non, est au cœur de notre vie, de notre société. La Mayenne veut changer son image de département uniquement rural, s’y emploie par campagnes d’affichages ou en louant le 13e étage de la Tour Montparnasse à Paris.
Mais quel Mayennais, en vacances, n’a pas débuté une discussion comme cela ? «
Ah oui, Laval, les Tango, la coupe d’Europe… » Et vous, fièrement, d’embrayer sur votre beau département. 35 ans après, l’exploit des hommes de Michel Le Milinaire face au Dynamo Kiev illumine encore l’esprit de Français n’ayant jamais mis les pieds en Mayenne. La force de l’image, vous dit-on.
« Il vous faudra ramer pour excuser l'inexcusable »L’été prochain, à l’apéro, au camping, le refrain risque d’avoir changé. «
Ah oui, Laval, Ciccolini. Les menaces de mort, les bras d’honneur, les mensonges… » Il vous faudra ramer pour excuser l’inexcusable, et faire revenir la conversation sur les exploits passés des Schtroumphs de Jean-Michel Godart, en coupe de l’UEFA et en Division 1. Dire que ce club avait des valeurs. Ce n’était pas que de la communication, comme maintenant.
En Mayenne, on n’a peut-être pas le soleil 200 jours par an, on n’est pas le peuple le plus chaleureux, de prime abord. Mais on y est plutôt bien élevé, on a le sens du travail, des efforts, et de la générosité, quand l’armure est fendue.
« Nos enfants méritent un meilleur exemple que ça »François Ciccolini ne jure que par la Corse, s’illumine quand on évoque avec lui la merveilleuse île de Beauté, et ses habitants. On le comprend. Mais le Mayennais a droit au respect. Ici, à part quelques énergumènes, on n’envoie pas des bras d’honneur et des insultes à tire-larigot. Nos enfants méritent un meilleur exemple que ça. Le foot doit rester du sport, et donc un jeu. Depuis son arrivée, Ciccolini a trop souvent montré son côté sombre. Le Stade lavallois doit tirer les leçons des deux tristes affaires.
Il n’est jamais trop tard pour améliorer son image. Il faut commencer par se montrer irréprochable. Et avoir du courage.