Ludovic Gamboa a sonné la révolte, en égalisant d’un coup de tête rageur. © stade-lavallois.com

Après la défaite contre Ajaccio, on se disait que les espoirs de maintien lavallois n’étaient plus que mathématiques. Compte-tenu de la pauvreté du jeu, de son inefficacité. Et ce depuis plusieurs semaines. En voyant les scènes de joie à l’issue du déplacement au Havre, le dernier de cette saison éprouvante et riche en émotions variées, on se dit que maintenant, ce n’est que mathématiquement que le maintien peut encore s’échapper. Deux points d’avance et un goal-average largement favorable par rapport au Mans. Laval est dix-septième, une place peu glorieuse mais que l’on savoure désormais. Et pourtant, que la soirée au stade Océane a été rocambolesque, elle-aussi... Laval a démarré avec les intentions annoncées, mais s’est vite retrouvé contré par des havrais libérés, et qui ont pris progressivement la gestion du match. Jusqu’à une action d’école, entre feinte et une-deux de Fontaine avec Mesloub : ce dernier se présente devant Balijon, et ouvre le score paisiblement (1-0, 19e). Coup – déjà – fatal pour Laval ? On pouvait le croire, mais non.

Mesloub poignarde Laval, Gamboa panse la plaie...

Timidement mais sûrement, la bande de Ludovic Gamboa, virevoltant comme il sait l’être sur son aile gauche, reprend du poil de la bête. Et par un coup de tête rageur de son numéro 11 dans la surface, suite à un décrochage et un centre appliqué de Viale, les Tango égalisent (1-1, 24e). Le buteur vient taper énergiquement sur le grillage de la tribune visiteurs : la révolte est en marche. Pontdémé sort un arrêt-réflexe devant Perrot, suite à un débordement et centre en retrait de Gamboa (26e). On a frôlé de voir Laval totalement renverser la vapeur au tableau d’affichage, en quelques secondes. Ce n’est que partie remise pour des mayennais qui méritent désormais de prendre l’avantage : sur un centre de... Gamboa, la défense havraise n’arrive pas à se dégager et se retrouve spectatrice d’un retourné de Viale au point de penalty qui fait mouche (1-2, 36e). Une dernière frayeur avec une tête de Mahrez (43e) dans le petit filet de Balijon, faisant bondir d’une fausse-joie la majorité du stade, et les Tango rentrent aux vestiaires avec un but d’avance. But qu’ils conserveront tout au long de la seconde période. En commençant par jouer un peu bas, contre des havrais qui veulent retrouver leur jambe du milieu de première période.

… et c’est Laval qui lance une rébellion récompensée

Mais les Tango tiennent bon : Adéoti est infranchissable, avec plusieurs interventions virils mais correctes et salvatrices. Les latéraux ne sont pas débordés, le jeu repart bien de l’avant. Le Havre fait une deuxième période consistante dans le jeu, le ballon bouge beaucoup, d’un camp à l’autre. Et le temps passe ; lentement pour les esprits et les cœurs Tango. Quelques coup-francs à une vingtaine de mètres font retenir leur souffle aux mayennais, mais aucun ne trouvera les filets de Balijon, vigilent. Notons côté lavallois, un débordement de Gamboa, ponctué d’une reprise de Perrot hors-cadre (54e). Perrot et Gamboa, deux joueurs très en vue ce vendredi, et qui n’ont pas manqué de venir saluer la trentaine de supporters qui avaient fait le déplacement en tribune visiteurs, ainsi que les familles des joueurs et salariés situés dans le virage opposé. La communion a été belle, celle d’un maintien. Pas encore acquis mathématiquement. Mais sur le terrain, on a (re)vu une équipe qui mérite sa place en Ligue 2. Reste à l’authentifier la semaine prochaine, lors de la 38e et dernière journée, face à Châteauroux au stade Francis Le Basser.

Charles.T

Les notes des lavallois : Balijon (7) - Belaud (7,5), Adéoti (8,5), Talmont (7), M.Traoré (7) - Perrot (8), Ewolo (7,5), Betsch (7,5) - Le Baron (6,5), Viale (8,5), Gamboa (8,5)