Philippe Hinschberger doit rebâtir une équipe pour la saison 2013-2014. © stade-lavallois.com

Vendredi dernier, c’était la fin de la saison 2012-2013. Et dans quatre semaines, 2013-2014 sera entamée avec la reprise de l’entraînement. Outre des internationaux comme Makan Traoré ou Jordan Adéoti, qui pourraient avoir un délai supplémentaire, les joueurs reviendront aux Gandonnières. L’équipe aura un tout nouveau visage, avec la dizaine de départs actés ou presque, et déjà l’arrivée de Christian Bekamenga. Mais cette nouvelle saison, il faut la préparer. Autrement qu’en s’envoyant des pics par voix médiatique, sur la saison dernière. Gamboa et Balijon s’en vont. Philippe Hinschberger, lui, il reste. Septième année sur le banc lavallois, après une dernière saison « dure, longue, usante, éprouvante ; marquée par d’incessants sauts d’humeur et de forme ». Où il a eu des moments d’impuissance : « Après une bonne préparation, et un bon début de championnat, le match de Nantes nous a déréglé pour un bon bout de temps ; je ne sais pas trop pourquoi », « Après Ajaccio ça a été très dur pour moi de remonter à la surface ». Bref, cette maudite saison 2012-2013 est terminée ! Place à la préparation de la prochaine. Celle du rebondissement ou de la chute fatale. Philippe Hinschberger le sait, il est resté, cette intersaison il va l’orchestrer. Avec la bienveillance de Philippe Jan, et Benoît Maurice, qui l’ont toujours soutenu. Jusqu’à cette intersaison.

Balijon et Gamboa partent, Hinschberger reste et doit justifier cette confiance

Pour cette intersaison, il y a du travail. Philippe Hinschberger le sait, il l’a voulu. C’est lui-même qui a répété que l’équipe était en fin de cycle, qu’il fallait repartir avec de nouvelles têtes. Il a décidé de se séparer de quasiment tous les tauliers, installés au fil des années depuis trois-quatre saisons. Talmont, Lebouc et autre Do Marcolino : fini. Parfois difficilement : les larmes de Gimbert, le grand déballage de Balijon. « On est obligé de se heurter à tous les problèmes d’un club de football, tranchait l’entraîneur lavallois, lors de la conférence de presse de lundi. Maintenant, il faudra être performant dans le recrutement. Avec la nouvelle cellule de recrutement ». Jean Costa et consorts vont également avoir du travail : eux-aussi jouent gros, comme Philippe Hinschberger et Philippe Jan – ainsi que Benoît Maurice – qui ont mené ce changement. Un changement qui doit se généraliser à l’ensemble du club : organigramme (quid de l’arrivée d’un directeur sportif ?), joueurs, staff, méthode de coaching. « Ca fait six ans que je suis ici, j’ai peut-être des choses à changer moi-aussi. Déjà, on va changer de staff », indique Philippe Hinschberger, qui ne sera plus épaulé de Michel Audrain. Quel successeur ? « C’est le statut quo », assure l’entraîneur principal. Qui va aussi devoir se trouver un/de nouveau(x) relais dans l’équipe : comme Balijon ou Talmont, le capitaine Oscar Ewolo, arrivé pour sa part il y un an, n’a pas été prolongé. Ménage pour tous.

PH orchestre à sa guise le grand ménage de cette intersaison

Avant même de savoir qui l’épaulera au quotidien, Philippe Hinschberger - qui aimerait être épaulé par son ami et ex-entraîneur du Mans, Denis Zanko ; nouveau favori pour ce poste, d’après nos informations - a commencé à étudier tous les schémas possibles pour ce mercato de la reconstruction : « On va avoir un nouvel effectif, il ne faut pas que l’on se trompe sur les joueurs qui vont arriver ». Ni sur ceux qui sont sous contrat, mais partiront : « Il faut faire les bons choix dans les joueurs que l’on garde. Eviter de ne pas garder certains joueurs, et en prendre d’autres moins performants ». La première étape, c’est de prolonger ceux avec qui l’entraîneur souhaite continuer (et parmi lesquels il pourrait trouver ses nouveaux relais) : Mike Vanhamel comme nouveau gardien titulaire, Anthony Gonçalvès pour peut-être prendre encore du galon dans l’équipe. En attendant la décision de Julien Viale. Et puis d’autres joueurs, encore sous contrat, devraient se voir proposer également une prolongation. « Du style Kévin Perrot, Jordan Adéoti ou Gaëtan Belaud. Afin d’échelonner les fins de contrat ». La parole va également être donnée à la formation : Mimoun et Militosyan ont signé, on attends l’officialisation de Lolohea, Dreuslin doit suivre. Philippe Hinschberger compte sur le potentiel de ses jeunes, notamment ceux recrutés l’été dernier : Makan Traoré, Jordan Adéoti. « Bilal Hamdi, gros potentiel », ajoute l’entraîneur. Dont on dit pourtant qu’il aurait signifié à l’ancien lensois d’aller voir ailleurs. Comme à un ou deux autres joueurs sous contrat (Betsch ?). Afin de tenter de nouveaux paris.

Ce grand ménage, PH l’a voulu, et devra assumer les résultats dans un an, quels qu’ils soient

« Pour nous, recruter c’est compliqué, martèle Hinschberger. Compte-tenu de la ville, du stade, du budget, on ne peut pas faire de miracle. Nous sommes obligés de faire des paris. Certains payent, comme Romain Hamouma. Mais c’est rare ». Outre les paris, le coach rabâche autre chose : « Il nous faut un joueur d’expérience à chaque ligne : derrière, milieu, devant ». Le nom du défenseur central de Clermont, Damien Perinelle (29 ans) circule. Même si à ce poste, le Stade Lavallois serait plus proche de signer Romain Thomas, de Carquefou. La piste la plus chaude à l’heure actuelle, l’une des rares chaudes d’ailleurs. Alors que cet été, les Tango vont chercher près d’une dizaine de recrues : un gardien, deux défenseurs centraux, un latéral (gauche), un récupérateur (peut-être deux, selon le dispositif privilégié), et au moins quatre éléments offensifs, en plus de Bekamenga ; axiaux et latéraux, en fonction des incertitudes Hamdi, Viale, et Badiane. « On a besoin de cadres, qui connaissent la Ligue 2. Avec à côtés des garçons inexpérimentés, qu’il va falloir amener au niveau : ça prend du temps, et en football on n’a pas beaucoup de temps », conclut Philippe Hinschberger. L’entraîneur qui a réglé ses comptes et assumé une partie des responsabilités, après la saison 2012-2013. Et qui sait qu’il va jouer gros en 2013-2014. Le chantier est lancé. Philippe Hinschberger l’a voulu, et va l’orchestrer. Dans un an, il devra inévitablement assumer les résultats, de cette orchestration qui rime avec reconstruction, quels qu’ils soient.

Charles.T