Ludovic Gamboa s’en va après deux années chaotiques à Laval. © stade-lavallois.com

Progressivement, le mercato avance, et les joueurs en fin de contrat au Stade Lavallois retrouvent des clubs. Chacun retiendra un souvenir plus ou moins positif des Talmont et autre Viale ou Gimbert. Mais comme il est coutume de le faire, le club autant que les supporters souhaitent bonne continuation aux anciens Tango. A tous ? Non. Une exception résiste encore et toujours à ce qui pourrait être la tendance générale du Stade Lavallois. Ludovic Gamboa, l’éternel marginal, officiellement nouvelle recrue d’Angers SCO depuis dimanche soir. Après deux années insatiables en Mayenne. Où il a été l’un des casses-tête de Philippe Hinschberger, et sujet de débat des plus endiablés entre supporters. Mais également, incontestablement, l’un des grands artisans du maintien lavallois en mai dernier ; au moins sur le plan statistique. Pourtant, l’histoire d’amour fini bien mal, sur un air du « Je t’aime, moi non plus » de Serge Gainsbourg. Un air toujours plus ou moins présent durant ces deux saisons.

Des buts, des passes, des ratés, un rouge, des dégradations relationnelles...

« Laval a montré beaucoup d’intérêt pour moi. Je compte bien faire des saisons pleines en Ligue 2 », ça c’était le Ludovic Gamboa de l’été 2011. Il arrivait après une longue blessure à Reims, l’un des paris sur les ailes en concurrence avec Badiane ou Le Baron. Le franco-sénégalais s’est blessé après des débuts prometteurs, le breton n’a jamais vraiment explosé. Du coup, sans jamais faire l’unanimité, malgré des débuts également encourageants, le natif de Fontainebleau sera l’un des joueurs les plus utilisés par Philippe Hinschberger. Ca n’aura pourtant jamais été vraiment le grand amour entre eux. Sauf au tout début. « Je suis très heureux d’arriver en Mayenne, car je vais retrouver Philippe Hinschberger. C’est lui qui m’a lancé dans le grand bain du football professionnel. En me faisant signer un contrat lorsqu’il était à Niort. Quand il m’a téléphoné, nous nous sommes dits des choses et nous sommes vite tombés d’accord ». Oui, Ludovic Gamboa a flatté de la sorte, celui qu’il a qualifié deux ans plus tard de « capitaine ayant abandonné le navire » et « lâché l’équipe ».

Une fin de saison entre joueur décisif et homme sournois

Au final, que retenir de Ludovic Gamboa à Laval ? Des débuts prometteurs, stoppés en plein vol par une expulsion face à Guingamp. Le tournant de sa première saison, et sans doute de l’ensemble de son bail Tango. Philippe Hinschberger l’a mal digéré, les supporters également ; surtout que le numéro 11 n’est jamais redevenu le même. Il a tardé à retrouver les lueurs de ses premiers matchs. Mais a enchaîné des rencontres, a marqué, fait des passes décisives. Il a mis des beaux buts, certains précieux comme au Havre. Il en a fêté jovialement, d’autres non, selon son humeur et son ressenti à l’instant T. « Contre Istres, je ne fête pas mon but. Je ne suis pas un homme de conflit. Je garde ça pour moi. Mais il y a de la tension, des supporters sont venus à l’entraînement. Certaines choses ne me plaisent pas dans ce club », disait-il dans Le Courrier de la Mayenne, mi-novembre. Le début de la fin.

Maintenant, Gamboa est unanimement mal-aimé à Laval

Chaque rapprochement du public l’éloignait : sa tape rageuse sur le grillage au Havre, ses salutations à la fin de Châteauroux... Son poids salvateur dans le maintien du club, a également creusé un fossé. Laval lui proposait une prolongation de contrat. On laisse le passé derrière, et on rempile de plus belle pour une belle romance ? Non. Ensuite il y a eu la sortie médiatique avec Balijon, son refus de se présenter à l’entretien individuel de fin de saison avec le coach – un coach qui l’a lancé à Niort, et relancé à Laval après sa longue blessure rémoise. Ca, ça n’a pas plu au club et son public ; comme sa mystérieuse douleur au dos, avant le derby à Angers. Comme son transfert. Les avis divergent jusqu’au bilan de son passage en Mayenne, mais unanimement on en digère mal l’issue. Durant ses deux années lavalloises, Ludovic Gamboa aurait aimé mettre tout le monde d’accord à son sujet, il n’a pas réussi. Maintenant, c’est fait.

Charles.T